RPs bonus

RPs bonus

Ici est l'espace ou on postera nos rps bonus.

Qu'ils aient un rapport avec l'histoire du rp en cours ou non, ils font cependant parti de l'univers que nous avons créé.
Ici chacun n'est pas obligé d'utiliser son personnage. Ainsi nous pouvons écrire du point de vue de n'importe qui, du simple paysan aux personnages secondaires du rp.

Ces rps sont comme des nouvelles et sauf indications contraire, sont indépendants sur chaque posts.

Sur ce, bonne lecture !!

Cette nuit là, une demi-lune brillait intensément éclairant deux silhouettes rôdeuses, d'une elfe et d'un ktinos chat.

- Douce nuit, tu m'envout... commença le ktinos sur un ton séducteur.

- Lothardo ! Magne toi !

Lùthien, l'elfe, et l'un de ses coéquipiers d'équipages, Lothardo, le ktinos chat, étaient perchés sur le toit d'une serre. Au loin, les lumières de la capitale Illiel, éclairait les deux rôdeurs.

- Par ici. indiqua Lùthien à Lothardo en montrant une fenêtre basculée ou elle s’introduisit.

A l'aide d'une corde, elle atterrit agilement sur le sol, suivit par le chat. Puis d'un mouvement du poignet, elle détacha la corde qu'elle rattrapa et rangea. Avant de commencer à examiner le lieu.

- C'est magnifique ! s'exclama Lothardo, émerveillé.

La serre était un lieu singulier. Située non loin de la capitale, elle appartenait à un savant assez célèbre qui l'utilisait pour tester de multiples expériences. L'intérieur était digne d'une petite forêt tropicale. Des arbres de diverses formes et couleurs, se dressaient sur plusieurs mètres jusqu'au plafond. Et au milieu de quelques cours d'eau, d'autres plantes plus petites agrémentaient l'espace inférieur de la serre.
Au milieu de tout ça, se trouvait quelques étagères et tables qui délimitaient plusieurs espaces à la manières de pièces.

Lùthien s'avança dans l'espace de travail et examina les placards et les étagères, cherchant un objet en particulier. La chat, lui, déambulait à travers les arbres.

- J’emménagerais bien ici moi ! Lùth, qu'est ce que tu en penses ? Ce serait pas mal pour l'équipage. On n'aurait qu'à virer ce foutu savant.

- La ferme Lothardo ! Et monte la garde ! Je t'ai pas emmené avec moi pour que tu glandes. rétorqua l'elfe concentrée dans ses recherches.

Le chat souffla d'un air dédaigneux et s'attela vaguement à sa tache.
Lùthien ne trouvait pas ce qu'elle cherchait. Sur les étagères étaient posées de multiples fioles contenant des liquides de toutes les couleurs, des objets curieux et insolites, des instruments aux formes, et probablement, utilisations particulières... mais rien qui interpella l'elfe.

Elle se redressa, balaya du regard une nouvelle fois l'espace de travail, et se retourna. Sur l'immense étagère, digne d'un mur, se trouvait une ouverture couverte d'un rideau. N'hésitant pas une seconde, elle écarta le rideau et passa de l'autre coté de l'atelier.
Un instant elle se figea stupéfaite. Deux grands yeux jaune reptiliens la fixaient. La créature méfiante se tenait couchée dans une cage.
A première vue, Lùthien aurait dit que c'était un dragon. Ces majestueuses créatures n'étaient pas rare dans les iles aérienne de Vilya. Pourtant, celui-ci était quelque peu étrange. D'une taille ridicule par rapport aux plus petits dragons il semblait mesurer dans les 4m de long, cependant ce n'était pas le plus étrange. Il avait une allure humanoïde.

- C'est quoi... ça ? murmura Lùthien pour elle même.

Remarquant une table sur sa droite, elle s'avança vers celle-ci. Des feuillets y étaient posés. On pouvait y voir de multiple croquis, des annotations, des calculs par dizaines. Mais certains dessins en particulier heurta l'elfe. D'après ce qu'elle avait comprit, cette créature était le résultats d'une expérience visant à fusionner un elfe et un dragon.
Abasourdie, elle regarda la créature qui continuait à la fixer passivement et méfiant.

Après quelques secondes, elle reprit ses esprits et balaya l'espace du regard pour reprendre ses recherches. En vain. Elle avait retourné tous les endroits susceptibles de passer pour une cachette. Agacée, elle refouillait encore quand Lothardo l'interpella :

- Lùth !! Il faut y aller ! Il arrive !

Instantanément, elle retourna dans l'atelier principal, rejoindre Lothardo. Effectivement, un bruit au loin semblait se rapprocher de plus en plus.

- Et merde... murmura Lùthien en jetant un regard vers l'atelier.

- On ne peut pas rester ici une minute de plus. Il sera là dans quelques secondes... précisa le chat en remarquant le regard de l'elfe.

Lùthien soupira d'agacement.

- T'as raison... on y va.

Ils escaladèrent rapidement un arbre et se repassèrent sur le toit par la fenêtre qu'ils refermèrent.
Le savant venait d'entrer et posait des sacs. Lùthien l'observait, tandis que Lothardo filait.
L'homme alla chercher quelques feuilles et ordonna quelques unes de ses fioles dont il versa le contenu dans un appareil. Puis il patienta et sortit d'une de ses poches intérieures une bague ornée d'une gemme d'un bleu turquoise intense.

A la vue de cet objet, Luthien retient sa respiration. Ses yeux brillèrent. Ce qu'elle avait tant recherché était la sous ses yeux !

Cette bague, elle en était sure et certaine, elle finirait par l'obtenir. Peu importe les moyens mis en œuvre.

- ... ce sont les propriétés de l'accent "O" semi aïgu de type 6-b, qui selon Nemours forment ces phénomènes paraboliques de convexion systématique. Associé à des précipiations de particules brutes de...
psst ! psst !

Quelqu'un essayait d'attirer son attention. C'était encore lui.
- Quoi ? J'essaye de suivre, c'est assez difficile comme ça.
- De ce vieux crouton ? Tu retrouveras tout sur les bouquins de la bilio, Desru n'invente rien.
- ... stresoma, c'est avec cette formule que vous obtiendrez ces filaments de lumière avec les phénomènes cités précédemment. En revanche, strAsoma, avec un "A" grave de type 4, la courbe sera plus convexe, exigeant un calcul de trajectoire plus complexe. Ceci étant dit...

Allan se tenait la tête. Ce cours avaient tout ce qui était de plus rébarbatif. Il venait d'entendre au moins une trentaine de prononciation différente pour le sort Luminos Stresoma avec chaque fois les variations magiques que cela entrainait sur les particules magiques d'un point de vue agencement, réaction et types, bref, un cours de magie des arcanes pur et dur comme on fait difficilement plus assommant. D'ailleurs à y regarder l'ensemble des soixante mages de l’amphithéâtre, ils étaient comme d'habitude pour ainsi dire largués ou endormis.

- Il va falloir assurer tout à l'heure, j'espère que t'es prêt.
- Arrête un peu veux-tu ? Je t'ai déjà dit que je n'y toucherai pas.
- Roh mais aller décroche un peu, t'es un vrai zombie ! Faut que tu prennes l'air un peu, tu vas moisir.
- Ferme la !

- ALLAN RYBNICK ET ELMIR VANROHEN ! Si ce que je vous raconte ne vous intéresse pas, vous pouvez toujours sortir. Vous dérangez vos camarades.
Elmir ricana.
- Parfait ! Je n'en demandais pas moins ! Demandez vous quand même pourquoi depuis 60 ans personne dans cette salle n'a jamais pu vous écouter de bout en bout. Passez une bonne fin de journée professeur, il ne reste que quatre heures à tenir encore !

Toute l'assemblée souffla et râla à l'annonce du temps restant. Didier Desrumont, spécialiste et enseignant en magie de lumière, fronça les sourcils et s'avança sur son estrade et déclara sur un ton grave :
- Sortez immédiatement Vanrohen. Vous regretterez amèrement cette énième boutade lorsque vous ferez face à un nécromant en chair et en os et que vous ne saurez pas vous défendre.
- À la bonne heure, si ça peut m'épargner vos discours...
- SORTEZ !!

Elmir se fraya un passage dans la rangée tout sourire. En passant devant Allan, il lui mumura :
- À tout à l'heure ! Fit-il avec un clin d'oeil.

Allan soupira. Ce type était une catastrophe ambulante. Toujours à défier l'autorité, à faire des idioties, des blagues... Mais en même temps il parvenait à réussir brillamment ses études en loupant la moitié des cours et arrivait toujours à se dépatouiller de ses histoires. Toujours enclin à aider ou à faire la fête. C'était peut-être pour cela qu'il était son meilleur ami depuis qu'ils s'étaient rencontré, quand il avait tout juste 20 ans, il y a de cela un siècle tout rond.

Allan se concentra sur le cours et essaya de suivre le discours désastreux. Aussi impatient que les autres de terminer sa bien longue vie d'étude des arcanes, il n'arrivait pas à tenir en place à l'idée de passer les test la semaine prochaine. Plus d'un siècle de savoirs mis à l'épreuve. Le point clef de la vie de tout mage, celle qui faisait de vous un passif ou un actif, un habitant de l'île jusqu'à la fin de ses jours ou un chercheur renommé parcourant le monde pour en comprendre les mystères après avoir étudié à l'Académie avec un sage en personne...

- Passons maintenant au Strolomius Traplégiacata !

Allan pencha la tête de désespoir et frotta énergiquement ses courts cheveux blonds. Il avait hâte !!

Lùthien déambulait dans les grandes rues surpeuplées d'Illiel. Cette semaine ci, l'équipage ne travaillait pas et quand bien même il aurait prit le large, elle n'y serait pas allé. Car cette semaine, se déroulait la grande conférence de savants au palais Issë, qui était destiné à tout ce qui concernait le savoir et les grandes découvertes.
Elle se déroulait sur une semaine, chaque jour, de nombreux savants, venant de tout Aiwenor, défilaient et présentaient pour l'occasion certaines de leurs grandes découvertes. C'était une conférence ouverte à tout publique chacun pouvait aller et venir à sa guise afin d’assister aux différents thèmes qui l'intéressait et poser des questions aux savants eux-même.
Et Lùthien avait très envie d'en rencontrer un en particulier.

Depuis sa visite à la serre, il y avait plusieurs semaines déjà, elle avait fait pas mal de découverte. Son savant se prénommait Heriel Numir et la majorité de ses recherches se portaient sur la magie originelle. Elle n'avait cependant trouvé aucune information quand à la créature qu'elle avait découverte, ce qui lui laissait penser que le savant se prêtait à des pratiques secrètes pas très éthiques...
Elle apprit aussi qu'il comptait présenter quelques une de ses récentes découvertes à la conférence Issë qui se déroulait quelques semaines plus tard, et en conséquence prépara un plan afin de récupérer la bague qu'elle convoitait tant.

Cela faisait trois jours que la conférence avait débutée. Chaque jour Lùthien y assistait, repérait le moindre petit détail sur l'architecture, la mise en place du lieu et les tours de gardes, afin d'optimiser au maximum la réussite de son plan... qui aurait lieu l'après-midi du lendemain.

Lùthien se réveilla tôt et sure d'elle. Elle avait sans cesse répété le scénario dans sa tête et sauf erreur de sa part ou d'imprévu, elle réussirait son coup. Elle récupéra le matériel dont elle avait besoin et sorti de sa riche demeure familiale ou elle vivait seule quand elle n'était pas avec l'équipage, puis se dirigea vers la serre de Numir pour la première partie de son plan.

Lieu reculée de la ville, la population était beaucoup moins dense, voir même inexistante. Les conférences attiraient tout le monde, délaissant les zones périphériques de la ville. Ce qui était parfait pour le plan de Lùthien.
Marchant d'un pas rapide, elle arriva rapidement à la serre. La matinée était avancée et la zone, déserte.
Elle leva sa main et fixa ses deux bagues qui lui permettaient d'utiliser la petite magie. La première, ornée d'une petite pierre orange, était de type utilitaire. Ce genre de bague, très répandue sur Aiwenor, avait différents petits pouvoirs, mais était quelques fois très utile dans la vie de tous les jours. La seconde bague était déjà un peu plus spécifique. Ornée d'une pierre violette, elle permettait de transformer momentanément l'environnement proche, comme l'atmosphère. Elle pouvait de plus créer de petites illusions.
C'est la première que Lùthien utilisa. Une flamme apparue et s'étira pour créer une corde, lui permettant ainsi d'escalader agilement la façade. Et comme la dernière fois, elle passa par la fenêtre toujours ouverte.
Les grands arbres surplombaient le petit atelier qui n'avait pas changé depuis sa dernière venue. Seuls manquaient quelques fioles et objets surement utile pour la présentation à la conférence.
Sans perdre de temps, Lùthien se dirigea vers l'arrière de l'atelier... et comme la dernière fois, se retrouva devant la créature qui la fixait toujours de son air méfiant dans sa cage.
L'elfe esquissa un sourire malin :

- Je me doute que tu ne dois pas être à ton aise là dedans... qui pourrait l'être...

En guise de réponse, la créature cligna mollement des yeux puis se détourna.

- Hey j'ai une proposition à te faire !

La créature tourna seulement ses pupilles reptiliennes vers Lùthien qui s'approcha de la cage et s'accroupit au niveau de la bête.

- Je sais que tu veux sortir d'ici. murmura-t-elle. Et pour cela tu m'écouteras à la lettre. J'ai besoin de toi et je sais que tu vas m'aider.

Elle lui raconta tout son plan. La créature la fixait, toujours avec sa tête tournée et son regard en coin, les yeux brillants.
Quand elle eut terminée, elle colla une pâte explosive sur les gonds de la porte de la cage, qui exploseraient dès qu'elle sifflerait dans un sifflet spécial à infrasons.

- Dès que la porte sera ouverte, tu sais quoi faire. dit-elle avec un regard entendu.

La bête, qui s'était redressée, acquiesça et Lùthien s'eclipsa.

Première chose de faite, elle retourna au palais Issë, dans la salle de conférence principale ou une foule écoutaient avidement le discours d'un astrologue qui expliquait la découverte des effets magiques de la constellation d'Aiwë Malta, le petit oiseau d'or, sur de nombreux antidotes.
Lùthien leva la tête vers la grande horloge. 10h45. Heriel Numir n'était prévu que pour 15h. Elle écouta donc la fin de la conférence et sorti examiner les couloirs et salles alentours.

Les couloirs étaient parcourus par de nombreuses personnes, souvent en groupe. Chacun déambulait de salle en salle selon ses envies. Les gardes et des automates étaient nombreux.
Dans la salle principale, ils étaient au nombre de huit. Dans les couloirs, deux gardes devant chaque portes tandis que d'autres circulaient parmi les visiteurs.
Lùthien entra dans une salle ou une petite foule écoutait un historien parler de faits anciens sur les "terres inférieures". Quatre gardes surveillaient les lieux, ce qui devait en être de même pour toutes les autres petites salles.
Les automates, postés à l'écart le long des murs, étaient un peu moins nombreux et servaient surtout en cas de grands dangers.

Lùthien inspira. Bien qu'elle le sache déjà, son plan s'avérait délicat. Pourtant, elle devait réussir. Pour ses parents.

L'après midi arriva rapidement. La salle principale de remplissait de monde. Des savants célèbres, dont Heriel Numir, étaient prévu tout l'après midi, et les places assises commençaient à se faire rare. Les personnes arrivant restaient debout au fond de la salle ou sur les cotés. Lùthien était parmi eux et observait.
Un organisateur arriva, annonça les conférences de l'après-midi. Heriel Numir était troisième. Les minutes étaient comptées.
Lùthien écoutait d'une oreille distraite. Elle se remémorait sans cesse le déroulement de son plan en fixant l'horloge. Le savant, un spécialiste en technologies magiques, faisait son discours. Les gens l'écoutaient avec attention. Les gardes restaient immobiles. Les minutes s'écoulaient lentement.
Puis après avoir répondu à quelques questions du publique, le savant termina et laissa la place au suivant, un expert en magie médicinale qui commença son discours par des théories. Les gens buvaient ses paroles tandis qu'il expliquait ses thèses. Lùthien continuait de fixer l'horloge.

14h58.
Le regard de Lùthien pétilla. Et discrètement elle porta à sa bouche son petit sifflet et souffla dedans.

*Boum*

Aucun son n'en sorti et personne ne broncha. Mais elle savait que quelque part au delà de ses murs, trois petites pâtes avaient explosées, libérant ainsi la bête. Elle avait calculé. Il fallait environ vingt minutes à la créature pour arriver jusqu'au palais.
C’est avec un petit sourire en coin, qu'elle ne pouvait empêcher, que Lùthien assista à l'arrivée de Heriel Numir sur la grande scène. Il salua son publique et commença son discours.

Elle fixait le savant, tout en surveillant l'heure. Bientôt, la bague serait à elle.

Soudain, des cris provinrent de l'extérieur. Les gens se redressèrent et Numir se stoppa. Un rugissement retentit et un garde apparut.

- Vite ! Évacuez la salle !

A peine avait-il fini qu'un deuxième rugissement retentit cette fois plus fort. La salle entière se leva paniquée, les gens se bousculaient ne sachant exactement quoi faire et voulant échapper à tout prix à la bête. Numir, tout aussi paniqué que les autres, descendit de la scène et passa par une petite porte derrière.
Lùthien ricana. Son plan était lancé. Dans la panique commune, elle s'élança à la suite du savant et arriva dans un petit couloir ou d'autres gens, paniqués, couraient dans tous les sens. Lùthien n'eut aucun mal à repérer sa proie qu'elle poursuivit. Il tourna dans un long couloir vide, éclairé par de grandes fenêtres, et se figea. L'air s'était épaissi en une brume créé par Lùthien. Sa bague violette, enflammée, l'elfe s'arrêta à quelque mètres du savant.

- Je ne pensais pas que ce serait aussi facile... dit-elle sur un ton amusé et mesquin.

Numir se retourna, terrifié.

- Qu... qui êtes vous ?

- Quelqu'un qui convoite l'objet que vous gardez précieusement dans votre poche intérieur.

Dans un geste instinctif, le savant plaqua sa main sur sa poche.

- Exactement. Donnez la moi je vous prie.

Il fixa Lùthien d'un regard incrédule.

- Pour quoi faire... ? souffla-t-il.

- J'ai mes raisons et je ne me répèterais pas. Donnez la moi.

La savant sortit la bague de sa poche. Il la serra cependant contre lui et recula d'un pas. Lùthien haussa un sourcil.

- Un refus donc... vous voulez mourir. Ou pire... je peux aussi expliquer l'origine de cette créature. J'ai lu quelques papiers là dessus et je doute que le conseil apprécie tout cela.

- Non ! Pitié ! Plutôt mourir !

- Donnez moi la bague. répéta Lùthien en s'avançant vers lui.

Il s'effondra à genou tenant toujours son bien contre lui. Un rugissement retentit au bout du couloir masqué par la brume. La créature apparut, les dominant de ses 2m50. Lùthien se raidit, hors de la cage ou elle l'avait vu, il était impressionnant. Il s'avança vers le savant terrifié qui le fixait en murmurant des "désolé". D'un geste, il l'attrapa par le col et libéra ses mains en présentant la bague à Lùthien.
Stupéfaite, l'elfe fixa la créature qui cligna des yeux, puis la bague qu'elle récupéra.
Elle était enfin en sa possession ! Cet objet tant convoité.

Des cris et des pas de courses résonnèrent dans le couloir. Lùthien rangea la bague dans sa bourse accrochée à sa ceinture et leva la tête. La brume avait disparu et les gardes couraient vers eux des deux côtés du couloir.

- Merde... on est piégés...

La créature balança son créateur sur eux et lança un regard à Lùthien.

- Qu'est ce que......

Avant qu'elle n'eut fini sa phrase, il l'attrapa et la balança contre une fenêtre avant s'élancer vers les gardes.
Situé au rez de chaussé, l'elfe n'eut aucun mal à se rattrapper parmi les bris de verre. Les passants la fixaient, incrédule.
Lùthien regarda autour d'elle et ne demanda pas son reste. Elle jeta un dernier coup d’œil à la bataille et s'éclipsa.





Cela faisait plusieurs heures maintenant depuis les évènements de l'après midi. Le soleil se couchait et Lùthien, perchée sur un toit, examinait la bague qu'elle avait volé. Elle était en or blanc, une pierre turquoise était incrustée et des sortes de filament de la même couleur serpentaient tout autour sur l'anneau. Une pièce qui n'avait pas de prix.
Elle se demanda aussi ce qu'était devenu la bête. Elle était brièvement retournée au palais Issë après le remue ménage, mais ne l'avait pas vu. La panique s'était apaisée et les domestiques rangeaient. Elle avait surement du s'échapper.

Lùthien soupira et se leva. Elle descendit agilement et entreprit de rentrer chez elle, parcourant les petites ruelles afin de rentrer chez elle.
Soudain quelque chose lui barra la route. Une grande silhouette couverte d'une cape et d'une capuche.
Lùthien souris malicieusement.

- Tiens tiens... ça m'aurait étonné. dit-elle avec un semblant de soulagement dans la voix.

Elle s'avança et dépassa la silhouette.

- Suis moi.

Ils rentrèrent à la demeure de l'elfe, et la créature mi-dragon, mi-elfe, retira sa cape. Lùthien l'observait du coin de l’œil. Il était impressionnant, immense. Un dragon bipède miniature à l'allure humanoïde. D'un coté cela faisait un pincement au cœur à Lùthien.

- Il t'a pas raté hein...

La bête de tourna vers elle.

- Viens je vais te passer des vêtements.

Elle monta à l’étage, entra dans un salon et fouilla dans des placards. Elle sortit un pantalon, une chemise et une veste qu'elle agrandit par magie. La créature s'habilla. Puis ils redescendirent.

- Dans la semaine on va surement prendre le large avec l'équipage avec lequel je travaille. On pourra t'emmener sur une autre ile si tu le souhaites. Ce sera certainement plus sur pour toi.

La créature tourna la tête vers elle. Et la fixa dans les yeux. Lùthien fronça les sourcils, semblant comprendre ce qu'il voulait lui dire. Étonnée, elle étouffa un petit rire.

- Rester avec moi... T'es pas sérieux là.

La créature continua de la fixer sans bouger. Lùthien esquissa un petit rire mal à l'aise en comprenant qu'il était bien sérieux.

- Je peux pas te cacher. Et puis j'en ai pas l'envie, je suis toujours en solitaire. Les équipe c’est pas pour moi. (Elle relança un bref regard au demi-elfe) Oh et puis merde ! Ok Ok ! Je pense que je pourrais te trouver un job sur le navire. Mais t'as rien besoin de me rendre... Tu as déjà payé la dette de ta libération.

A ces mots, elle leva les yeux au ciel et sorti s'asseoir dehors. Machinalement, elle plongea la main dans sa poche et réexamina la bague, pensant à la suite de son plan.
La créature s'approcha d'elle.

- C'est une bague de magie originelle. lui dit-elle. La seule au monde je suppose. Elle n'était pas encore déclarée. C'est une connaissance quelque peu fouineuse et sournoise qui me l'a fait découverte. Et grâce à ça je vais enfin pouvoir faire libérer mes parents. Ça fait trop longtemps qu'ils sont en prison...

Elle regarda la créature.

- Serwen. Ça t'irait comme prénom ? Tu ne m'as pas dit comment tu t'appelais...

Le reptile cligna des yeux, et sembla sourire paisiblement à cette nouvelle vie qui débutait.

Il se sentait mal. Pas de douleur, mais une gêne. L'estomac noué. Il avait légèrement faim mais ce n'était pas ça. Le mage se concentra quelques instants pour chercher la source de cette perturbation. Les désagréments se confirmèrent, mais il ne put accéder à sa source.

- Qu'est-ce que cela signifie ?

Delenmur Perenmion releva la tête de son grimoire. Il tapota délicatement la pointe de sa plume d'isthrak sur le rebord de l'encrier avec ses vielles mains ridées et veineuses pour en faire tomber les gouttes. Ensuite, il déposa la plume rouge carmin sur le petit support en bois. Son journal attendra plus longtemps. Il empoigna le grand bâton de bois sec tortueux posé contre son bureau et quitta sa chaise en s'appuyant lourdement sur ce troisième appui. D'un pas mal assuré, il traversa sa petite loge douillette, le bâton claquant sur le dallage brillant de marbre orangé à chaque avancée.

La porte grinça en s'ouvrant, sans qu'il ne la touche. En sortant, les chandelles de sa loge s'éteignirent tandis que les torches du rempart s'embrasèrent sur une brève concentration, devenue un automatisme depuis bien longtemps et qu'il pratiquait sans même s'en apercevoir. Le rempart était couvert par des voûtes de pierre claires. Il s'approcha du rebord, sa main glissant sur les grains de sable qui s'étaient aventurés jusqu'à une telle hauteur. Les vents chaud du sud en charriaient tous les jours.
La brise secoua sa barbe et ses cheveux grisâtres tandis qu'il contemplait le paysage en contrebas.

La cité de Til'Amas dormait paisiblement. Perché dans les monts ouest du passage de Thrasse, ouverture dans la chaîne des flammes entre le nord du Royaume Thrassien et le sud-est de celui d'Aeïdel'Ara, il pouvait voir la cité qui s'était installée sur cette frontière pacifique, au fond du col et sur ses deux flancs. Les hautes tours et murailles abritaient le point de commerce extrême, le point de passage pour un ravitaillement non négligeable de toute la zone nord de Thrassienne, le royaume des hommes-lézards. Certes, cette richesse attirait de nombreux brigands, voleurs, criminels, des humains pour la plupart -mais pas tous- mais sa présence avait nettement amélioré la situation.

Cela faisait déjà presque 50 ans qu'il avait été missionné ici par le conseil. La ville était maintenant plus que jamais sure et ses apprentissages attiraient toujours plus de monde. L'air chaud lui procurait de plus un grand soulagement. La pluie et l'humidité étaient rares ici, et c'était un grand bien pour ses articulations et ses os. Justement. C'étaient ses os qui commençaient à lui faire mal. Cela faisait tellement longtemps que ça ne lui était pas arrivé qu'il en avait presque oublié la désagréable sensation, comme chassée de sa mémoire. C'était ça. Une pluie venait. Elles étaient bien rares de ce côté-ci des montagnes, des vents favorables exceptionnels devaient être à l'oeuvre dans les grandes plaines plus au nord. À vrai dire, les questions environnementales ne le préoccupaient guère. Son journal en revanche...

Il quitta le rebord, se frotta les mains pour se débarrasser de la poussière et rentra dans sa loge, avec la même lenteur qu'il lui avait fallu pour en sortir. Il s'assit, ses articulations le faisant grimacer, puis posa son bâton contre son bureau de chêne. Il attrapa sa plume rougeoyante d'ishtrak, sa précieuse plume qu'il avait pu amener avec lui et sauver de la traversée. Il contempla pendant quelques secondes ses éclats flamboyants, ses traits noirs et bleutés qui semblaient se mouvoir. Il la trempa ensuite dans son flacon d'encre et repris son écriture à l'année 3026 du premier age.

La plume traça sur le papier des lettres tremblantes, irrégulières. Barkeim fait preuve d'une habilité remarquable. Mais je sens que, comme tous ses prédécesseurs, il ne pourra dépasser ce que son cerveau lui permet de percevoir. Soudain, il sentit sa présence. Il montait les escaliers, rapidement. Il leva la plume de son livre, l'essuya sur le rebord de l'encrier et la posa sur son socle de bois. Il souffla sur la page récemment écrite pour être sur qu'elle soit sèche, puis le referma. Il boucha son encrier. L'instant d'après, la porte s'ouvrit avec fracas, un courant d'air fit envoler d'innombrables feuilles dans la loge, renversant son encrier, bouché. De la petite étagère au dessus de sa tête tomba un petit pot contenant une pousse de volevent, à l'endroit même où se tenait son livre ouvert quelques instants plus tôt.

- Maître ! s'écria l'homme qui se trouvait dans l'encadrement de la porte. Il était plié en deux et soufflait à plein poumons.
- Barkeim, je t'en pris entre.
- Maître Perenmion, les h..

Delenmur Perenmion ressentit aussitôt ce qu'il se passait. En bas, dans la ville... Mais aussi ailleurs... Il ressentait une détresse, très loin au sud à Numor et à Lothaën... Tel un éclair dans son esprit, d'autres noms surgissaient encore : Amur, Ionir, Thaner...

- Maître Perenmion ! Vous m'entendez ?! Je vous dis que des humains arrivent !!!
- Je sais, Barkeim, je sais.
- Vous devez partir !

Le mage se leva de sa chaise en s'appuyant avec son bâton. Sa voix grave et enrouée murmura tout bas :
- Gloriel, Firond, Lalaën, Sirur, Karsh, Portenoire, Estremonts...
Le jeune humain se figea, eu un moment de recul.
- Maître... Les humains, ils se soulèvent. Il tremblait comme une feuille.

Le vieux mage garda le silence. D'autres noms affluaient encore dans sa tête. Il en comptait désormais une vingtaine. Partout, ses semblables lui renvoyaient la même appréhension de détresse. Non, ce n'était pas la pluie qui faisait ressurgir ses douleurs. Il regarda son apprenti. Il l'avait pourtant éduqué, sortit de son quartier. Un humain. Il avait su démontrer la bonté de son âme, faire valoir son intelligence, sa légitimité... Il tourna la tête vers le sol, attristé.

- Et toi Barkeim, qu'attend-tu pour abattre ce poignard dans mon dos ?
Le jeune humain sursauta. Un sort de protection mineure l'enveloppa tandis que lentement, tremblant de plus en plus, il attrapa la lame imbibée de poison qu'il avait ceinturée dans son dos. Il chargea en hurlant, les larmes aux yeux.

Delenmur Perenmion s'était trompé. Ils s'étaient tous trompés.

L'acier tinta en rebondissant sur le sol. Son coeur venant d'exploser dans sa poitrine, Barkeim s'effondra au sol, laissant sa protection s'évaporer dans l'air.

Nous nous sommes tous trompés.... réalisa t-il, tandis que ses larmes perlaient sur le marbre. Déjà, il sentait d'autres âmes monter les escaliers de sa tour, l'acier des lames et des hallebardes tintant dans leurs mains.

Le mage s'essuya le visage d'un revers de manche. Il détestait faire couler le sang.