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Kiko
Kiko
Masculin Age : 32
Personnage : [FICTION] Allan Rubish
[LES OMBRES DE FLIGARD] Allan Rybnick
[LES SURVIVANTS] Iakov Firs
[LES COURONNES DE DAX] Nydaonnor Kedalek

Date d'inscription : 22/11/2008

Partie 3 : Renouveau [EN COURS] - Page 2 Empty Re: Partie 3 : Renouveau [EN COURS]

28.08.13 22:26
Le cheval manqua de basculer et ne cessait de hennir. Allan tira un peu plus fort sur les rennes pour redresser l'animal sur sa ligne droite. S'il s'écartait du passage de haut-fond, ils seraient définitivement emportés par le courant.
Traverser l'Êdone, le fleuve des monts Ardents qui se jetait vers l'Ouest dans la mer des tumultes, aurait été plus facile dans la grande ville de Silandame mais le mage préférait éviter les endroits trop fréquentés. Silandame était une vieille cité -anciennement elfe- établie sur les bords du fleuve qui lui permettait de communiquer avec la côte ouest du pays et les nombreuses villes installées sur les affluents. Elle bénéficiait également d'eau en abondance pour ses célèbres vergers et cultures gourmandes en ressources.

Allan s'était donc engagé dans une zone sauvage plus au sud et avait longé le fleuve jusqu'à repérer un barrage naturel. Le courant était fort et il se forçait à maintenir sa monture sur le mince passage. L'eau montait jusqu'aux flancs de la bête. Soudain, le cheval monta sur ses pattes arrières et se mit à tourner sur lui-même, luttant contre le courant.

- HO Ho ! Calme toi sale bête !


Du coin de l'oeil il crut apercevoir un objet brillant au fond de l'eau, qui aurait pu être la cause de cet affolement. Il réussit à la remettre sur le droit chemin.

Finalement, il parvint à atteindre l'autre rive en un seul morceaux, les sabots claquant sur les galets et tous deux dégoulinants d'eau. Alors que le crépuscule tombait, il commençait à avoir sévèrement froid. Il fut forcé d'allumer un feu, camouflé entre les arbres, pour se réchauffer pour la nuit à venir. Il grignota un bout de viande, laissant sa bête brouter l'herbe verte avant de se décider à dormir.

Ce voyage commençait à lui peser. Courbaturé, il mangeait peu et le froid lui mordait les os chaque nuit. Et manque de rations, il sera forcé de s'arrêter dans la prochaine ville, ce qui ne lui déplaisait pas tant que ça.

S'arrêter dans un petit bourg tranquille bien chaud, voilà qui ne pourrait pas mieux tomber...
Kips
Kips
Féminin Age : 32
Personnage : Lùthien Arnatuilë (RP des Ombres de Fligard partie II)
Date d'inscription : 14/01/2009
http://idril-elf.deviantart.com/

Partie 3 : Renouveau [EN COURS] - Page 2 Empty Re: Partie 3 : Renouveau [EN COURS]

30.08.13 0:04


- C'est inadmissible !!

Lùthien, hors d'elle, entra dans le bureau de Drizzen suivie de Elodora, la féline.

A peine rentrée de leur mission, les deux femmes ne cessaient d'ouvrir les hostilités et afin d'obtenir gain de cause concernant le sabotage de la mission qui lui était attribuée, Lùthien avait décidé d'en faire part au dirigeant des mercenaires, le drow Drizzen.

- Et puis quoi encore ! Tu es incompétente ! cracha Elodora.

- Shhh. siffla Drizzen.

Attablé à son bureau en compagnie de deux hommes qui semblaient être des clients, le drow ignora les deux ennemies et resta concentré sur son affaire. Un énorme sac d'or trônait sur le bureau. La requête qui était demandée devait être faite par quelqu'un de très influent et d'une assez grande importance pour lui.

- Très bien. Et que savez vous de ces cibles ? reprit le drow.

- Il faut être très prudent avec le premier. C'est un mage runique et assez expérimenté et qui doit être assez vigilant. D'après nos récentes sources, il serait devenu un des hauts mages du camps rebelle. Ce n'est pas très plaisant pour le seigneur Fligard de plus que cet homme a travaillé pour nous. Il en sait donc trop concernant nos affaires. C'est pourquoi nous voulons juste le tuer. Par mesure de précaution sa femme aussi devra mourir. On ignore ce qu'elle sait mais ce sera mieux pour nous.

- D'accord... et concernant le gosse ?

- Après la mort de son père Vlad Ternek sera le dernier représentant des mages runiques. C'est pourquoi il nous le faut vivant. D'après certaines sources, il aurait quitté ses parents et vagabonderait dans le sud.

Drizzen sourit malicieusement.

- Vous vous doutez que capturer une personne est plus contraignant que de la tuer... Cela sera plus cher.

- neuf autres sacs identique à celui ci vous attendent si vous réussissez la mission. répondirent les hommes stoïquement.

- Très bien ! Gabriel Ternek et sa femme pour les enfers et le môme Ternek pour Fligard. Contre 10 sacs de pièces d'or cela me semble équitable.

Les trois hommes se levèrent.

- Vous recevrez un faucon messager lorsque le travail sera effectué.

- Nous vous remercions pour vos services.

Ils s'inclinèrent brièvement puis les deux hommes sortirent du bureaux.

- Me déranger lors d'une affaire aussi sérieuse n'est pas une bonne idée vous savez... ?

Drizzen observait les deux femmes silencieuses en un regard en coin.

- Vous devriez prendre quelques jours de repos toutes les deux.

- Mais... ! Non !! Ça va très bien !! C'est Lùthien qui a foiré la miss... commença Elodora.

- Mais la ferme ! la coupa l'elfe. Tu m'as foiré ma mission ! T'avais pas à intervenir !

- STOP ! Je sais ce qui s’est passé. Lùthien, tu n'agis plus en tant que pirate. La discrétion est primordiale. Mais Elodora je t'avais demandé de ne pas intervenir. J'apprécie de savoir que tu suis mes ordre à la lettre...

Le visage d'Elodora qui fixait Lùthien avec un regard victorieux, se dégrada presque automatiquement.

- Lùthien je sais de quoi tu peux être capable et je fais confiance en tes capacités. Maintenant sortez toutes les deux ! Je vous ferais appeler lorsque j'aurais une nouvelle mission pour vous.

Les deux femmes, las, s'inclinèrent et sortirent. Elodora lança un regard mauvais à l'elfe.

- Ça ne s'arrêtera pas aussi facilement crois moi. susurra-t-elle méchamment.

Lùthien ne répondit pas et la fixa avec indifférence. Dégoutée des évènements, sa colère était retombée. Se détournant de la féline, elle sortit du manoir et se dirigea vers la taverne afin d'oublier, le long de cette soirée, la malchance qui l'accablait depuis qu'elle s'était retrouvé sur ce monde pourri.

totozen
totozen
Masculin Age : 28
Date d'inscription : 28/02/2011

Partie 3 : Renouveau [EN COURS] - Page 2 Empty Re: Partie 3 : Renouveau [EN COURS]

30.08.13 21:29
La caserne de Saldameles, située non loin du port, est occupée par les troupes de l’empire affectée à la ville, tandis que la garde de la ville se trouve désormais  plus au cœur de  la ville portuaire.

Cette réquisition stratégique permet aux troupes impériales d’intervenir rapidement tout le long du port et ce sans que la garde n’ai le temps de lever le petit doigt.

Celle-ci est donc devenu l’ombre d’elle-même puisqu’incapable d’assurer la sécurité de la ville.
Cette mainmise totale permet à l’empire de garder sa position de domination et notamment, comme c’est le cas actuellement, de régler ses enquêtes elle-même.

Ainsi il n’avait pas fallu longtemps pour que l’histoire d’un jeune homme cherchant un moyen de d’aller sur l’archipel cristallin n’arrive à l’oreille du commandant des troupes de la ville et ne pique sa curiosité.

Il avait ainsi fait élaborer un portrait du jeune homme à l’aide des marins qui l’avaient vu qu’il diffusa dans toute la ville, promettant une belle prime à celui qui livrerai le jeune homme.

L’aubergiste, alléché par l’argent, n’avait pas tardé à faire le lien entre le portrait et le jeune homme qu’il hébergeait chez lui.

C’est ainsi que suite à ces évènements, Vlad se retrouvait à croupir dans une cellule humide dans les cachots de la caserne, les mains attachées dans le dos et sans aucun moyen de s’échapper.

Les gardes lui avaient confisqué sa sacoche, il était donc sans ressource, même Pathalos avait été placé dans une autre cellule dont Vlad ignorait la position.

« Pathalos … »


Vlad secoua sa tête, l’état de Pathalos l’inquiétait mais il n’avait rien pu faire jusqu’à maintenant et il ne pourrait surement rien faire de plus.

Il préféra se concentrer sur un moyen de s’évader.

« Voyons…  Ces cellules sont sommaires, je n’aurai aucun mal à m’en libérer avec un peu de magie, mais après, il faudrait retrouver Pathalos sans me faire prendre par les gardes qui patrouillent régulièrement dans le coin ce qui est sans doute impossible et même en imaginant que j’y arrive, il faudrait encore que je puisse porter Pathalos et m’échapper rapidement…. »

Vlad soupira

« C’est tout bonnement impossible »


Il était véritablement pieds et poings liés, sans issues…

Il s’assit par terre, adossé au mur de sa cellule et observa attentivement les lieux.

De petites dimensions la cellule était encastrée dans la pierre, les barreaux en fer grossier étaient  depuis longtemps attaqués par la rouille et une odeur d’humidité embaumait les lieux.

« Et dire qu’il y a quelques jours je sillonnais l’Almaderith en quête de plantes inconnues »

Ses projets avaient bien changés depuis, il n’aurait jamais pensé à ce moment-là se retrouver dans la situation actuelle.

« Tout ça à cause de cette fille…. »

Vlad repensait à Hélène. C’était elle l’origine de tous ces évènements, il n’en serait jamais arrivé là s’il ne l’avait pas rencontré…


« Rah, je jure que si j’arrive à m’en sortir, elle ne perd rien pour attendre ! »


Un garde s’approcha de la cellule

« Hé toi ! Le commandant veut te parler, lève-toi ! »


Vlad leva la tête vers l’homme, il paraissait jeune, sans doute une de ces nouvelles recrues qui, voyant la position de Fligard, n’hésitent pas à s’engager dans ses forces dans le seul but de tirer les avantages de cette domination.

Le jeune mage se dressa sur ses jambes sous l’œil du garde, celui-ci  ouvrit la porte de la cellule et laissa Vlad passer, ainsi il se plaçait derrière le détenu et pouvait surveiller ses moindres faits et gestes

« Par ici ! »

Le garde indiqua à Vlad la direction à prendre et celui-ci s’exécuta,  ils suivirent donc le long corridor entourés de cellules identiques à celles de Vlad jusqu’à ce que le garde fit signe au mage de s’arrêter, il se dirigeât vers la porte qui se trouvait à leur gauche et l’ouvrit.

A l’intérieur se trouvaient deux autres gardes surveillant le seul point d’entrée et au centre  une petite table et deux chaises.

L’une d’elle était occupée par un homme au  visage sévère

« Le commandant de la caserne »
pensa Vlad « Il veut m’interroger »

Une légère tension commença à envahir le jeune mage lorsqu’on lui fit signe de s’assoir sur la deuxième chaise, en face de l’homme.

« Calme toi, il te suffira de bluffer, tout vas bien se passer »


L’homme prit la parole

« Bien. Vous savez sans doute pourquoi vous êtes ici. Je n’irais donc pas par quatre chemin : Qu’alliez-vous faire sur l’archipel cristallin ? »


Vlad leva la tête et se retrouva nez à nez avec l’homme qui le fixait, le regard sur de lui et de ces conviction, ce regard qui vous fait sentir qu’il ne lâchera rien et qu’il est prêt à tout pour arriver à son but.
Il répondit du tac au tac :

« Je suis un étudiant de l’académie de botanique de Péa et je comptais me rendre sur l’archipel afin d’étudier la flore et …. »


Vlad n’eut pas le temps de terminer son mensonge que l’homme lui coupa la parole

« Cessez !  Il n’y a pas d’académie de botanique à Péa ! Je répète, que vouliez-vous faire là-bas ! »

Le sang de Vlad ne fit qu’un tour, sa couverture était grillé, il ne pourrait pas bluffer comme avec les autres

« Réfléchit, il doit bien y avoir une solution….. »


Le commandant repris

« Vous n’êtes pas sans savoir que les circonstances actuelles et les récents évènements de Péa  ne sont pas sans me laisser dubitatif quant à la raison d’un voyage vers cet archipel »

« Ce n’est pas ce que vous croyez ! »


Vlad ne pouvait pas avouer ainsi qu’il était bel et bien un mage

« Je ne crois rien mais je veux vos raisons, vos véritables raisons ! »

« Je…. Voulais simplement voyager …. »


Il n’avait pas trouvé mieux mais Vlad doutait que cela suffise, au vu du regard de l’homme, il voyait que celui-ci n’allait pas tarder à perdre patience

« Bien passons, peut-être qu’en commençant par vous demander votre prénom et votre nom, cela ira mieux »


Vlad réfléchit quelques instants avant de lancer

« Ivan… Ivan Kenter »


Le commandant acquiesça et se tut un moment avant de fixer Vlad et de taper du poing sur la table.

« Jeune homme, je crois que vous n’avez pas bien compris la situation. Je ne suis pas ici pour avaler vos petits mensonges mais pour établir la vérité sur la raison de votre voyage, je ne sais quels secrets vous cachez mais je les découvrirai d’un moment à l’autre, à l’heure actuelle mes hommes examinent le contenu de votre sacoche et j’ai encore de nombreuses ressources pour vous faire parler, je vous conseille donc de vous reprendre et de me faire part des réponses aux question que je vous ai posées ! »

L’interrogatoire dura ainsi plusieurs heures où le commandant posait sans cesse les mêmes questions  et où Vlad donnait lui des réponses à chaque fois différente,

« Cela ne me mène à rien mais je gagne du temps » pensa-t-il

Finalement le  commandant, dont les yeux commençaient à traduire sa suffisance au vu de cet interrogatoire, se leva et ordonna que l’on ramène Vlad dans sa  cellule.

« J’ai réussi » pensa Vlad  lorsque le Garde qui le raccompagnait ouvrait la porte de son cachot

« Il faut maintenant que je trouve un moyen de m’éclipser avant qu'il ne décide à nouveau de m'interroger, c'est ma seule chance  »


Cependant, ce que Vlad ignorait, c’est qu’au même moment le commandant recevait un message prévenant l’arrivée de mages de l’empire à son service…
Kiko
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Partie 3 : Renouveau [EN COURS] - Page 2 Empty Re: Partie 3 : Renouveau [EN COURS]

16.11.13 20:13
Allan marchait dans la rue noire lorsqu'il eut l'impression de voir des ombres se mouvoir. Dans une ruelle adjacente, plusieurs pas devant lui, une lumière approchait, étirant les ombres des débris, caisses et tonneaux trainant dans les rues.

Le mage ressentit monter en lui un mauvais pressentiment, une menace. Ce qui approchait venait pour lui, il en était maintenant certain. Il se retourna pour faire demi-tour, mais il sursauta en réalisant qu'une silhouette entièrement recouverte d'une cape et de robes noires lui faisait face, dans la pénombre.

Allan fit volte-face pour s'enfuir, mais la lueur venait de pénétrer dans la rue où il se trouvait. Une même silhouette avançait, bien que plus petite, une petite lampe à huile dans la main. Bien que brillante, elle n'éclairait pas son visage, qui semblait être remplacé par un néant profond. Elle s'immobilisa. De sa main libre, elle repoussa son capuchon sur ses épaules, révélant un visage qu'il connaissait bien.

Maître Eowerith ! Il voulu prononcer ces mots à haute voix, mais ils ne firent que résonner dans son esprit.

Il tourna la tête brièvement, pour se rendre compte que la première silhouette qu'il avait croisé n'était autre que maître Netil, l'homme qui avait dû être son tuteur jusqu'à la fin de sa formation de mage. C'était Eowerith qui avait du la terminer à sa place, lorsque que Netil fut assassiné par les hommes de Fligard.

Adror Eowerith, ancien Grand Sage de Cair Taolath, murmura son prénom.
- Allan...

La flamme de la lampe devint bleue, le visage du grand-maître palissait à vue d'oeil. Allan voulu s'enfuir mais ses jambes refusèrent de lui obéir, il était paralysé.

Le grand sage marcha lentement vers lui.
- La race des mages s'éteint Allan Rybnick.

Il laissa tomber la lampe qui éclata dans des gerbes de flammes froides, qui commencèrent à gagner les robes du grand mage tandis qu'il dégainait une lame courte rouillée et la pointa vers lui.

- La race des mages s'éteint, Allan Rybnick... répéta-t-il encore avant de poursuivre :
... par ta faute.

Il s'approchait de plus en plus, le visage noircissant, se décollant en lambeaux tandis que son corps brûlait, insensible.

- Tu les as tués, Allan. fit Maître Netil dans son dos. Et tu les tueras tous. Changer de nom ne changera rien. Tu les tueras tous. Ils sont morts par ta faute. Nous te tuerons tous.

Maître Eowerith brandit brusquement sa lame.
- PUIS LE RESTE DU MONDE !!
Il sauta sur Allan, qui vit la lame fuser vers son visage.

Le mage sursauta en criant. Dans l'obscurité totale, il se palpa le visage puis chercha son bâton à côté de lui lorsqu'il se rendit compte qu'il s'était déplacé dans son sommeil. Il était debout, à un pas de son feu de camp où quelques braises rougeoyaient encore. Il en sentait la chaleur piquante sur ses pieds nus. S'il ne s'était pas réveillé il aurait pu marcher dedans et se brûler.

Il respira profondément, se répétant que ce n'était qu'un cauchemar.

Puis il se mis à genoux et souffla sur les braises pour les raviver et y posa quelques brindilles puis des morceaux de bois qui s'enflammèrent. Il faisait encore nuit. La végétation de la rive l'enfermait dans un cocon végétal.

Frissonnant, il se rhabilla totalement et s'assit face au feu pour se réchauffer. Il prit son bâton dans les mains et commença à en caresser les rugosités, les sigles et anfractuosités dans le bois qu'il connaissait si bien. Son rêve le perturbait. Maître Eowerith était mort depuis 2 ans. Quant à maître Netil...

Il se décida de profiter d'être réveillé pour reprendre sa route vers l'ouest, jusqu'à la côte. Il ne savait toujours pas comment il allait pouvoir rejoindre l'archipel cristallin, mais il trouvera probablement sur place.

Un bruit, presque imperceptible mais régulier le tira de ses pensées. Tendant l'oreille, il s’aperçut qu'il était de plus en plus fort. Un martellement frénétique venait vers lui.

Un hennissement, au loin. Allan bondit sur ses jambes et empoigna son bâton.

Le cheval. Il n'est plus là.

Il couru en direction du cri, sauta au travers des branchages, évita un tronc couché devant lui et sortit du bois pour se retrouver dans un pré. Il y avait de minces lueurs un peu partout, comme si des torches se mouvaient dans le paysage. La lune ne lui permettait pas de voir clairement ce qu'il se passait.

Lorsqu'il repéra le cheval, galopant à vive allure, il était presque sur lui. Mais dans un terrible hennissement, il tomba au sol dans une violente ruée. Quelque chose venait de le tuer.
Un sifflement puis un choc sec derrière lui. À y regarder de plus près, un carreau venait de se ficher dans un tronc. Ainsi, bien qu'il ne sache pas exactement comment, la ville de Silandame l'avait repéré. Le mage se demanda à quoi bon changer de nom si c'est pour s'attirer autant d'ennuis avec sa nouvelle identité. Et puis Sourcin... Prendre un nom d'humain lui paraissait à la fois ridicule et ironique maintenant que ces derniers essayaient de le tuer.

Le cheval ne semblait pas mort, il remuait et gémissait. Mais la pauvre bête devait agoniser.

- Désolé mon vieux, mais je ne peux pas rester là à te regarder te vider de ton sang.

Alors qu'un autre carreau d'arbalète siffla dans l'air, il fit demi-tour pour retourner auprès de son feu. Après avoir réfléchit un instant, il empoigna son bâton et donna un grand coup dans le feu pour disperser des braises fumantes dans les broussailles.

La magie afflua. Fouettant l'air avec son bâton, d'énormes flammes apparurent brusquement de ces cendres incandescentes, commençant à ronger la végétation.

Il réduit son arme à la forme de bague, empoigna des affaires rapidement et couru le long du fleuve, masqué par des arbustes et l'obscurité de la nuit.

J'espère que ce petit brasier attirera leur attention.

Sauf qu'alors qu'il fut à découvert sur la rive, des cris retentirent de l'autre côté du fleuve Êdones.

- LA ! IL Y EN A UN SUR LA RIVE !

Aussitôt, les flèches sifflèrent. Devant lui, il distingua une flamme entre les branchages. Allan jura, il était encerclé.

- TUEZ LE ! NE LE LAISSEZ PAS S’ÉCHAPPER !!

puis une autre voix, devant :

- BANDIT !!

Une masse furtive. Un grognement. Allan dégaina son épée courte. Brusquement, le molosse jaillit sur sa droite. Vif, il pointa la lame en avant, perçant la poitrine de la bête qui dans son élan heurta le mage tout en criant sa douleur. Il lui assena plusieurs coups pour l'achever avant de le repousser et de progresser plus encore vers la flamme devant lui. Ils voulaient sa mort, il ne se laisserait certainement pas tué par un humain et encore moins par une bête flèche ou un chien.

Mais si la magie le démangeait, il ne devait se garder de l'utiliser au maximum. Ils ne semblaient pas le pourchasser pour sa magie. Les poursuivants dans l'autre rive tiraient des flèches dans le noir, à l'aveugle. Il ne craignait rien d'eux, les projectiles tombant à plusieurs mètres de lui et se perdant dans les broussailles.

Il était là. Planté au bord de la rive, scrutant frénétiquement autour de lui un quelconque mouvement suspect. Il était jeune, habillé comme un paysan minable pouvait l'être. Le mage essaya de le contourner et longea la rive, presque couché sur le sol. Il attrapa un galet et le lança dans la direction opposée. Profitant de la distraction, il bondit.

Percevant le mouvementent, le jeune se retourna et déclencha son arbalète. Le carreau fusa.

Allan tomba lourdement sur l'homme, plaqua une main sur la bouche tandis que sa lame pressait contre sa gorge.

- Espèce d'enfoiré, cri une seule fois et je te jure que tu n'auras même pas le temps de le regretter. C'est clair ?
Il était terrorisé et suait à grosses gouttes.
- Est-ce que tu sais qui je suis ?
Il secoua la tête pour dire non.
- Alors pourquoi est-ce que vous me chassez ?
Allan desserra sa prise.
- Bandit... b-b-bandit !
Il l'empêcha de parler d'avantage.
- Un bandit ? Vraiment ? Moi ? Alors que je dormais tranquillement sur la rive, seul, des hommes me prennent en chasse et abattent ma monture. Tu peux m'expliquer qui est le bandit ici ? Qui vous a dit de me tuer ?
- Y'a plein de bandits dans l'coin m'sieur ! Y'en a plein mais j'vous jure que j'en suis pas, chui que l'fils de Firmin, le fermier au Nord !
Allan le regarda fixement.
- Qui t'as dit de tuer un pauvre voyageur ?

Les torches et les cris se rapprochaient dans son dos.

- Une femme, une fermière je crois ! Elle nous a dit qu'elle avait vu du la lumière dans les bois près des champs, elle nous a dit que des bandits allaient attaquer et qu'il fallait qu'on vous tue pendant votre sommeil !
- J'étais seul pauvre crétin et je dormais ! Il le secoua d'un coup sec. Ta fermière est une démente !

Il devait fuir.

- Tu vas gentiment leur dire que j'ai sauté dans le fleuve et la fermer ! Amuse toi à répéter à qui que ce soit que tu m'as croisé et je reviens t'ouvrir la gorge pour que ton père n'ait plus qu'à pleurer sur ta tombe et celle de ta pauvre mère, c'est clair ?

Il écarquilla les yeux et secoua vivement la tête pour dire oui.

Il le laissa là et continua à courir. Cet idiot avait vu de près le visage et les yeux d'Alrick Sourcin, mais il aurait trop peur pour parler à qui que ce soit. Le tuer n'aurait fait que lui attirer d'avantage d'ennuis.

Il entendit le jeune homme crier :
- Il a sauté dans le fleuve !
- Attrapez le !
- Le fou, il va se noyer !


Allan continua de courir le long de l'Êdones, entre bois, champs et prés, de moins en moins vite, puis fut obligé de faire une pause, essoufflé et épuisé. Le ciel commençait à s'éclaircir, le jour allait se lever mais il était désormais suffisamment loin.

Il se laissa tomber contre un piquet de clôture. Son cœur tambourinait dans sa poitrine.

Allan reprenait son souffle. Il fallait qu'il rattrape le temps perdu. Trouver sa direction par rapport au fleuve serait aisé, mais il avait de nouveau perdu une monture, à croire que ses ennemis prenaient toujours plaisir à massacrer ses chevaux et à le voir marcher.

Il se rendit compte qu'il avait un carreau d'arbalète coincé dans sa veste, il tira d'un coup sec pour le retirer du tissu.

C'est pas passé loin...
totozen
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Partie 3 : Renouveau [EN COURS] - Page 2 Empty Re: Partie 3 : Renouveau [EN COURS]

26.12.13 19:44
Les interrogatoires s’enchainèrent un à un sans que jamais Vlad ne se prête au jeu du commandant, utilisant encore et toujours le même stratagème de réponses qui n’ont aucun sens entre elles, cependant aujourd’hui l’interrogatoire semblait différent, en effet bien qu’ils continuent leur jeu de question réponse, Vlad remarqua que le commandant semblait moins impatients qu’à l’habitude, qu’il était moins lassé par la mauvaise volonté du jeune mage

« Pourquoi un jeune homme comme vous désire se rendre sur l’archipel cristallin ? »

« Parce que j’aimerai étudier sa flore ! «


« Bon ça suffit pour aujourd’hui, j’en ai assez entendu de vos balivernes, gardes ! Ramenez-le dans sa cellule »

Vlad fut pris de court, l’interrogatoire avait été beaucoup moins long que les précédents, que cachait ce commandant pour l’interrompre aussi brutalement ? En général ceux-ci se stoppait lorsque à bout de nerfs, le commandant n’avais plus la patience et la volonté de l’interroger… cela cachait quelque chose

On le ramena à sa cellule mais cette fois on prit soin de l’attacher aux chaines qui pendaient au mur, ce qui eut pour conséquence de le forcer à se maintenir debout, sa tête elel-même était attachée de sorte qu’il ne pouvait ni la baisser, ni la tourner


« Qu’est-ce que tout cela cache ? On veut me fatiguer ? … »


Vlad était de plus en plus intrigué par la tournure de sa captivité … que faire ? Devait-il tenter de s’échapper maintenant ? Un peu de magie et sa cellule ne serait plus qu’un tas de fer rouillé… Et après ? Et Pathalos ?

« J’espère qu’il va bien …. »

Cela devait faire plusieurs jours que Vlad ne l’avait pas vu…. Et dans l’état où il était cela l’inquiétait
D’heures en heures

« Si seulement ……. »

Il chassa ses idées noires et se concentra sur un moyen de sortir d’ici, il ne tenait pas vraiment à savoir ce que le commandant allais lui réserver pour les prochaines heures…

« Raaah et si seulement j’étais sûr que quelqu’un vienne me libérer, tout serait vraiment plus simple ! »



Alors qu’il réfléchissait, les gardes ouvrirent la porte de son cachot, laissant entrer une personne de taille ridicule emmitouflée dans une cape noire, rapiécée, la capuche sur son visage ne permettait pas à Vlad de distinguer qui pourrait être cette personne, elle avait les mains fripées et avançait lentement

Il se mit alors à parler, Vlad eut froid dans le dos, sa voix n’était pas humaine, c’était impossible, suraiguë, stridente, une voix qui puait la mort

« Qui es-tu … dis-moi ? »
Vlad n’eut le temps de répondre que la noirceur de la voix s’immisçât dans son esprit

« Qu’est-ce que ? Non ! »

Vlad compris vite ce qui se passait, la personne s’infiltrait dans ses pensée, elle avait désormais retiré sa capuche et des yeux livides, aux pupilles noires fixaient le jeune mage terrifié, son visage était horrible, ridé, usée par des années au contact de la mort, il n’inspirait que la terreur

« Ne lutte pas ! »


Vlad sentait la présence s’infiltrer dans le flot de ses souvenirs, il fallait qu’il intervienne vite pour ne pas se faire avoir

« Quelque-chose vite ! »

C’est alors que naturellement des vers lui vinrent à l’esprit, il se mit alors à les réciter tout haut

« Depuis des siècles maintenant,
Le sang des êtres se répand »


« Quoi ? »


« Qu’en est-il de tes enfants, Ho créateur
L’essence même de leur âme n’est que noirceur »


«Tu ne peux lutter »

En récitant machinalement ces phrases Vlad concentrait tout son esprit dans celles-ci, ralentissant la présence dans sa tête en rendant ses souvenirs difficiles d’accès »

« Je t’en implore cesse, cesse il est trop tard,
Seul ton réveil mettra fin à la douleur
Que ma prière sonne ton heure
Face à ton réveil il n’ont pas de rempart »


Le nécromancien avait changé d’attitude, sa main levée face à Vlad, il se mit à réciter lui aussi, mais c’était des psaumes de magie, la présence dans l’esprit de Vlad s’intensifiait, il se mit à réciter les vers de plus en plus vite

« Tue les, tue les, rien ne leur fait peur
Ils ont oublié leur créateur
Lève-toi juge suprême
Que ta main gauche dénonce les vivants de ce monde
Que de ta main droite punisse ces pécheurs immondes »


« C’en est fini de toi »

Vlad luttait, mais la présence était toujours oppressante, il sentait les murs se rapprocher autour de lui, il n’avait plus d’air, son corps entier brulait de l’intérieur, son corps voulait céder à l’envahisseur mais pourtant il puisait dans ses ressources pour lutter


« Alors de l'océan obscur du monde naitra l'énergie la plus pure
L’essence des êtres s'éteindra d'un seul geste
Le chaos renaitra de l'ordre et sonneraaaaaaaaaaaaaaaaaaaa………. »


Vlad se mit à se tortiller dans tous les sens, du sang coulait de son nez
Le nécromancien avait réussi, le corps de Vlad avait cédé et dans un dernier élan de douleur, il avait cédé, le nécromancien avait désormais accès à tous ses souvenir et il infiltrait son esprit sans aucune résistance
Vlad , désormais ne pouvait plus rien faire, impuissant , le regard vide, son esprit était écrasé par la magie du nécromancien…
Kiko
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01.01.14 21:21
La richesses en espèces marines de la mer des tumultes avait permis à de nombreuses communautés de pêcheurs de s'installer sur la côte ouest de vivre en autarcie. Certains restaient des hameaux, d'autres devenaient des villes. C'était le cas de Port Daur, un port modeste au sud de Port Occent qui bien qu'éloigné des grands axes commerciaux du pays, profitait de la proximité de vastes forêts pour la construction de gros navires marchands et militaires. Port Daur était un atout majeur dans la construction navale d'Almaderith et aujourd'hui de Fligard. Allan avait de fortes chances de trouver une embarcation, mais trouver qui voudrait le rapprocherait de son but, c'était une autre histoire.

Ces huit derniers jours avaient été placés sous de bons auspices. Après ses péripéties près de Silandame et du fleuve Êdones, une ferme l'avait réchauffé et nourri avant de l'emmener vers l'ouest, profitant que le propriétaire parte pour une grande foire aux bestiaux. Là-bas, il avait aidé l'homme à décharger ses bêtes avant de trouver un paysan partant vers l'ouest, à Port Daur, où il faisait pâturer des moutons pour en vendre la laine. Allan aurait préféré partir plus au sud, mais il avait sauté sur l'occasion.

Plus ils s'approchaient de la côte, plus le climat s'adoucissait mais devenait humide. Ils grimpaient collines après collines bien vertes ou couvertes de champs et de fermes. Il était encore très tôt, l'herbe était couverte de rosée.

Sortant de la route boueuse, la carriole s'arrêta au début d'un chemin.
- Suis la route pour tomber sur l'port, tout droit. Content d't'avoir croisé et si tu repasses dans le coin passe donc nous voir, j't'e f'rais gouter les produits du pays !
- Merci infiniment Bat, j'espère que votre fils a bien gardé la ferme pendant votre absence.
- Boh probablement.


Après maintes adieux, Allan repris la route et arriva très vite aux première maisons, où le vent lui apportait les premiers embruns de la mer des tumultes en tout début de journée qui s'annonçait ensoleillée.
Enclavé dans les côtes abruptes du littoral, la ville s'étirait sur les pentes au pied desquelles un impressionnant port où étaient ancrées une bonne dizaines de frégates et caravelles, la plupart encore en construction. Le mage passa la grande porte. Bien que des ombres étaient présentes, le passage était libre.

Le village bourdonnait d’activités et les étals commençaient tout juste à s’installer, les plus précoces commençaient déjà à crier leurs offres et à vanter la qualité de leur pain, de leurs fromages locaux et du Nord, ou de leurs soies kasdaraziennes aux passants. Les ruelles abondaient de parfums épicés, mais aussi d’odeurs de bestiaux. Aujourd’hui, à Pot Daur, c’était jour de marché.
Mais les négociants en bois étaient de loin les plus nombreux. Munis d’échantillons en tous genres, il achetaient et revendaient à gros prix de grandes quantités de chêne, pins et autres bois plus rares.
Soudain, de l’agitation monta dans les rues, croissant avec vrombissement grave approchant. Tout le monde levait la tête et montra du doigt ce qui jaillit de derrière le flanc de colline : un aéronef, volant en rase motte au dessus des toits rouges, plongeant à vive allure vers l’océan comme pour annoncer fièrement sont arrivée. Il redressa et vira de bord pour disparaître du champ de vision d’Allan. Le brouhaha ne cessa pas pour autant, car bien qu’ils se développaient timidement sur le continent, ces engins restaient rares. Ils faisaient gagner un temps considérable au transport de marchandises et de personnes, mais étaient trop complexes et chers à construire –principalement à cause du besoin de magie pour faire fonctionner les moteurs. Les mages se faisant rare et n’ayant plus trop la côte, peut-être un jour trouveront-ils un moyen plus simple pour faire voler ces engins. Fligard avait bien compris que développer les transports lui permettrait de faire fonctionner et contrôler son empire démesuré en un clin d'oeil tout en rendant le peuple plus heureux. De plus en plus, lentement mais surement aux yeux des habitants de Gaïa, le tyran n'en était plus un.

Décidément, ce jour semblait être béni des divinités et s’annonçait comme l’un des meilleurs de son voyage. Ou peut-être était-ce l’euphorie d’arriver au bout d’un long et harassant voyage.
Allan se souvint de son excursion à Thanatopolis, deux ans auparavant. La libération de Gabriel avait détruit énormément de ces vaisseaux, mais l’immensité de la capitale du Morgoroth devait avoir conservé bon nombre d’appareils et de plans.

L’esprit ailleurs, il heurta une passante. Blonde, de forte corpulence, elle portait une robe noire à ourlets blancs. Dans le choc, elle avait fait tomber des livres. Elle commença à le sermonner.
- Pardon madame, j’avais l’esprit ailleurs. Lui dit-il doucement tandis qu’ils ramassaient les ouvrages. L'un d'eux l'intrigua. Il le fixa pendant un cour instant qui lui semblait être bien plus long. Il tendit la main pour le ramasser lui aussi, mais la dame l'attrapa avant lui, le sortant de sa torpeur. Il se redressa.

- Excusez-moi encore. Il fit une courbette et lui baisa la main. Passez une bonne journée madame.
Flattée, elle gloussa avant de bredouiller que ce n’était rien. Mais Allan s’éloignait déjà et pris soin de s’essuyer la bouche d’un revers de manche. Étrangement, il avait l’impression d’avoir déjà vécu cette scène.

Il continua à descendre les ruelles pentues vers le port, passant près des grands hangars de scieries et de constructions navales, où criaient les scies, les hommes et les marteaux. Des tavernes ici et là devaient vivre de la présence de ces travailleurs. La mer était un peu agitée et clapotait contre les quais. Dans le port, le mât d’un navire balloté par les vagues s’élevait à la force des cordages. Sur l’un des quais, l’aéronef était en train d’être maintenu au sol. Le mage se décida à glaner quelques informations et rejoignit l’équipage.

Les cordages d’amarrage claquaient au grès du vent et les « matelots » s’activaient à décharger des caisses, sacs, jarres de la coque longue de plus de 20 mètres qui grinçait en frottant sur les pavés. Ils descendaient prudemment la rampe qui reliait le pont de l’appareil au sol, soit un dénivelé de bien 6 mètres. Le mage se sentait petit à côté de ce véritable navire volant, posé sur là sur le sol attaché à un « ballon » difforme géant. De chaque côté, 2 deux bras servaient à la fois de supports pour deux grosses hélices et de pieds pour l’atterrissage.

Un homme apparu sur le parapet.
- Allez les mecs, encore quelques unes et vous pourrez vous saoulez. Vous l’avez bien mérité !
La troupe de près de 20 hommes s’activa d’emblée, motivée par l'idée de moments de fête.
Allan s’écria pour interroger celui qui venait de parler et qui semblait être le commandant.
- D’où venez-vous comme ça ?
- De Thanapolis mon p’tit gars ! En passant par Archadès, Péa et quelques autres bleds. Une voie de commerce est née avec ces engins !
- Et vous allez où ?
- À Tashbaad avant de filer direct sur Aube, pour le ravitaillement local et pour moi acheter des pièces magiques.
Allan fronça les sourcils. Aube, la ville nouvelle, symbole de la renaissance des nécromants sur les ruines de Cair Taolath. Une nouvelle cité florissante ouverte sur le monde, un masque blanc pour un cœur noir et de sombres desseins. Les mages chassés précipitamment de l’île, qui sait ce que ces nécromants pourront trouver dans les décombres et dans les relans de magie qui flottent sur les terres et sur la mer des songes, comme un brouillard, mortel.
Le mage serra les poings. Un jour, Cair Taolath appartiendra de nouveau aux mages. Il se rendit compte que le capitaine lui parlait.
- … et j’peux vous emmener si vous voulez, mais va falloir faire chanter vot’ bourse. Vous comprenez, je transporte des marchandises et des denrées rares, et pis ces machines là ça coûte cher… Mais je vous garanti que vous ne trouverez pas plus rapide !
- Merci, je vais y réfléchir.


En fait, il s’en moquait. Le Kazdaraz était à l’opposé de sa destination et à moins de saboter l’embarcation et forcer tout un équipage à l’emmener là où il voulait ne l’intéressait pas plus que ça. Il ne savait absolument pas comment fonctionnait ces engins, il y avait peut-être un nécromant à l’intérieur. Au moindre petit problème, ils s’écraseraient en pleine mer des tumultes et si le choc ne le tuait pas, il était bon pour la noyade ou les créatures marines.

Détourner un navire était plus sur, même si jamais personne ne voudrait l’emmener sur l’archipel cristallin, même contre tout l’or du monde. Conspirer contre Fligard, c’était s’assurer de finir soi-même et son équipage au bout d’une corde après la torture et un capitaine aurait tôt fait d’être dénoncé en échange d'une grasse prime.
- Comme vous voudrez, nous partons dans 6 jours, le temps de négocier et de charger les marchandises.
- Très bien, bonne journée.
Il s’éloigna. Il y avait pensé tout son voyage, trouver une embarcation relevait de l’exploit. Le réseau qu’il avait rejoint pour perpétrer l’attentat avait bien prévu de quoi les rapatrier ici-même, mais le retour avait été prévu des semaines auparavant et il ne savait absolument pas qui était leur contact. En bref, il n’avait pas fini de chercher.

Il se décida à retourner en ville pour manger quelque chose de consistant.
Il traina dans les rues toujours aussi abondantes et s’arrêta dans une auberge pour manger du mouton en sauce avec des pommes de terre et quelques bons morceaux de fromage avant de manger une spécialité locale : le gratin de purée sucré aux figues.
Après s’être bien rempli la panse, il retourna flâner dans les rues lorsqu’il passa devant une bibliothèque. Bien remplie, la vision de tant de livres en vitrine le décida à y jeter un œil. Elle n’avait bien sur rien à voir avec les immenses salles et les couloirs sans fin des bibliothèques des mages ou les réserves elfes d’Acaltür, mais tout de même, il était curieux de voir ce qu’il y trouverait.

À sa plus grande surprise, il tomba sur la dame qu’il avait bousculée quelques instants plus tôt. Elle lui adressa un sourire, signe qu’elle l’avait reconnu également.
Il s’enfonça dans une rangée à peine plus large que lui et décortiqua les couvertures. La plupart étaient des contes, des récits religieux, des registres et parfois des livres d’histoire. Il en prit un et l’ouvrit.
« Braham le conquérant des flammes » était inscrit sur les premières pages, soigneusement recopiées et couvertes d’enluminures colorées.
Allan se souvint vaguement d’un chevalier d’un petit royaume –aujourd’hui disparu- ayant défendu un col de la chaîne des flammes contre des barbares du désert suffisamment longtemps pour que des renforts voisins arrivent et les repoussent, protégeant les plaines de l’actuelle Almaderith. Ce que Braham ne savait pas c’est que deux ans après sa mort, les barbares ont déferlés sur les pays du centre de Gaïa en passant par l’Est. Razzias sur razzias, ils atteignirent presque Péa avant que des querelles internes fassent tomber les barbares.
Il feuilleta le livre où des enluminures glorifiaient les combats et Braham seul face à tous. Le mage soupira. Il y avait eu de biens plus sombres versions de cette guerre dans les sous-sols de son île.

Allan entendit un sifflement. Il se frotta l’oreille droite avec le petit doigt pour faire partir ce son désagréable mais en vain.
Il retourna voir la dame de l’accueil.
- Vous cherchez quelque chose ? fit-elle.
Il allait répondre mais le sifflement se fit plus intense. Ses yeux le piquaient, il se plaqua la main contre l’oreille.
- Vous.. n’entendez rien ? J’ai l’oreille qui siffle c’est très désagréable.
Elle recula de quelques pas.
- Vraiment ? Vous ne couvez pas quelque chose de mauvais j’espère !
- Non non… enfin je ne pense pas.
- Je vais vous chercher de l’eau.

Elle s’éclipsa à l’arrière de la boutique lorsque le sifflement se fit plus aigu encore et ses membres fourmillaient. Quelque chose vibrait sur le comptoir au milieu des livres qui s’y trouvaient. Il lui semblait percevoir de la lumière. Une nouvelle impression de déjà-vu lui frappa l’esprit. Il avait déjà vu cette scène, le comptoir, les livres, la lumière bleuetée qui…
Il tendit doucement la main vers la pile de livre, les poussa pour voir que c’est l’un d’eux qui dégageait cette lumière.

Allan en reconnu la source, il avait du mal à y croire.

De la magie.

Le mage l’effleura et sentit la magie affluer et se dégager de manière croissante. Ses yeux lui firent un mal de chien.

Allan Rybnick…

Au même moment, la bibliothécaire revint avec une carafe et une choppe, qu'elle lâcha à terre en voyant les filaments de lumière qui jaillissaient de sa main, ou plus précisément du livre qu’il tenait et qu’il ne pouvait plus lâcher.

Ce livre est pour lui.

- Vlad ?
- Qu’est-ce que vous faites ?!

Brusquement, le comptoir pris feu dans une détonation et Allan fût projeté en arrière, éparpillant feuilles et vitres.
Ventre à terre, il commença à se relever, le livre coincé sous le bras. Dans son mouvement, il vit son visage dans le reflet d’un bout de verre. Son visage… son véritable visage, celui d’Allan Rybnick, et non celui de l’homme brun d’Alrick Sourcin qu’il était devenu. La peur commença à monter.

Merde merde merde...

Il se redressa mais eu à peine le temps de voir la bibliothécaire, le visage déformé par la peur, lui assener un violent coup avec un bout de bois en plein visage.

Mais lorsqu’il rouvrit les yeux, il se retrouva face à la bibliothécaire. Souriante, derrière son comptoir, elle demanda :
- Vous cherchez quelque chose ?

Sans même répondre, il sortit et s’éloigna dans la rue lorsqu’il remarqua qu’il tenait, sous son bras, le livre…

Qu’est-ce que c’est que ce merdier .. ?


Kiko
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22.01.14 10:06
Allan entra d'un pas pressé dans une auberge et y commanda une chambre.

- À cette heure-ci ?! Comme vous voudrez... s'étonna le gérant. Mais du moment où il était payé...

Ce n'était que le début d'après-midi, mais il comptait rapidement lire le livre, qui était chaché sous ses vêtements pour le moment. Une fois seul, il sortit le livre et le posa sur la petite table de la chambre miteuse tout juste assez grande pour un lit simple, une table de chevet et un tabouret.
Il parcouru la surface en cuir avec ses doigts, sentant sous sa peau les gravures qu'il ne pouvait lire. Les écritures anciennes étaient nombreuses, et celle-ci ressemblait à quelques autres, mais il ne douta pas un instant qu'il puisse s'agir de runes mages. Depuis l'explosion de la tour blanche, il avait eu à quelques occasions pu discuter de la magie runique avec Gabriel Ternek sur l'archipel Cristallin et il lui avait appris quelques signes -trois ou quatre seulement, il était débordé par les affaires à son poste au conseil-.
Avec ça l'évènement de la bibliothèque prenait du sens : seule la magie runique était capable d'agir sur le temps. Soit il s'agissait d'une bête illusion mêlée d'un sort de déplacement d'objet -pour que le livre se retrouve dans ses bras- soit il avait vécu la scène, mais le livre runique l'avait en quelque sorte "gommée", le laissant lui, avec le livre, face au cours normal des choses. Comment un sort puisse être capable de ça le dépassait totalement.

Et puis la voix de Vlad n'était sans doute pas une coïncidence. Il avait du lui arriver quelque chose.

Je dois au plus vite retourner sur l'archipel Cristallin... Gabriel a peut-être une idée d'où se trouve son fils.


Mais la question était toujours la même : Comment ?


Un brouahaha à l'extérieur le dérangea. En ouvrant la fenêtre, il vit que toutes les personnes partaient dans la même direction : vers le port.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?! cria t-il en bas.
- C'est l'aéronef !
- L'aéronef, il va exploser !
- L'aéronef brûle !

Lui répondirent en même temps plusieurs personnes.

Allan était surpris. Est-ce que le livre était lié ? Du peu qu'il avait vu avec Gabriel et Vlad et de ce qu'il avait pu étudier ces deux dernières années, il savait cette magie très instable. Peut-être que le sort à la bibliothèque avait affecté la machinerie runique de l'aéronef, pourtant à plusieurs centaines de mètres de là, on ne change pas impunément le cours du temps. Cette hypothèse lui paraissait tout à fait plausible.

Il fallait qu'il jete un oeil.
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13.05.14 21:29
Plus il s'approchait du quai, plus la foule était dense. Tout comme, nombre d'habitants se précipitaient pour assister à l'incendie. Rapidement, il lui fut impossible de s'approcher d'avantage tant les gens étaient tassés les uns aux autres, à lever la tête et se hisser sur la pointe des pieds pour mieux voir. Le brouhaha de la foule couvrait à peine les craquements du bois. Les flammes s'élevaient sur plusieurs mètres, courbées par le vent avec parmi elles des lueurs bleutées. Les hommes n'essayaient déjà plus d'éteindre le brasier, il fallut plusieurs heures avant que l'aéronef ne soit plus que cendres et carcasse métallique calcinée, seuls restes du moteur runique. Allan en avait sentit la magie et les particules qui s'étaient dispersées dans la fumée épaisse. Instable, le noyau d'énergie s'était probablement désagrégé.

Depuis la chute de Cair Taolath, Gabriel Ternek, qui était devenu l'un des nouveau sages du conseil des mages avait dévoilé de nombreuses informations sur la magie runique. Son instabilité en faisait un outil profondément dangereux et imprévisible. Ayant participé à la conception des aéronefs, il avait rapporté plusieurs incidents des noyaux d'énergies runiques utilisés comme source d'énergie. Il s'agissait de sortes de cristaux octogonaux chargés de magie runique, telles des éponges, placés dans une chambre de combustion, une sorte de four sophistiqué. La plupart d'entre eux étaient devenus poussière, la magie s'évaporant dans les airs. D'autres explosaient. Mais dans des cas rares elle conservait un équilibre fragile. Ces exceptions avaient permis à Gabriel de concevoir des cristaux plus performants dont les particules pouvaient emmagasiner la magie et la fixer, rendant inutile la présence d'un mage sur chaque navire volant. Mais en cas de négligence, le cristal était abîmé et l'équilibre était rompu.
C'est d'ailleurs selon Gabriel Ternek la principale raison de la quasi-absence d'aéronefs dans les cieux de Gaïa. Il y avait beaucoup d'aéronefs dans les immenses hangars de Thanatopolis et il y en avait probablement d'autres ailleurs au Morgoroth. L'explosion de la Tour Blanche avait eu des effets sur l'ensemble du continent. La vague d'énergie runique avait vraisemblablement anéanti une majorité des cristaux créés et copiés par les mages de Fligard. Il leur faudra du temps avant d'en reconstituer de telles quantités sans l'aide d'un mage runique.

La libération de magie runique dans la librairie avait dû dérégler le cristal. Ou était-ce une coïncidence, mais Allan ne le croyait pas.


Quatre jours plus tard, le mage tournait en rond. Sur près d'une cinquantaine de navires quels qu'ils soient, seuls 2 bâteaux de pêches naviguaient dans les eaux poissonneuses à proximité de l'archipel cristalin, nouveau repère des mages depuis la chute -pour ne pas dire annihilation- de Cair Taolath. L'un lui proposait un prix si ahurissant qu'avec une telle somme il aurait pu passer un siècle en mer. L'autre, les carnassiers s'en faisaient un festin. Sa course s'était arrêtée net lorsque le sort de choc s'était heurté à sa chair et ses os. Peut-être regrettait-il du fond de leurs entrailles avoir menacé de dénoncer un mage aux autorités. Malheuresement Allan était bien incapable de faire naviguer son bâteau et la détonation n'avait pas manqué d'attirer l'attention sur les lieux du crime.

Mais outre cet incident, Allan s'inquiétait de l'arrivée prochaine d'un contingent armé. Il se dit dans les basses rues que la troupe comporterait des mages escortant une personnalité importante. Le mythe grandissant, la troupe devint arméeescortant Fligard. Quelqu'un eut tôt fait d'ajouter un trésor au convoi pour en faire une croustillante histoire à raconter autour d'un verre dans une auberge. Autour de sa table, c'était d'ailleurs le principal sujet de conversation.
Cette effervescence l'inquiétait. La possibilité que des nécromants arrivent sur les chantiers ne l'enchantait guère. Car c'était probablement pour l'aéronef qu'ils venaient.
Il se leva et héla la serveuse pour lui déposer une pièce dans le creux de la main en réglement de son repas.

Son inquiétude était d'autant plus grande que l'impression d'être suivi se confirmait. Il en avait eu la certitude la veille au soir. En cette fin de journée, il comptait bien découvrir discrètement de qui il s'agissait en se promenant au port et dans les chantiers. Il descendit les rues pavées bondées de monde, agressé par les odeurs urbaines communes dans les quartiers humains pauvres mêlées aux relants du marché du port. Finalement, en arrivant sur les quais, la légère brise du large chargea l'air d'un parfum iodé qui lui dégagea les poumons. La lumière rasante teintait les voiles d'un rouge orangé d'un navire qui dépassait tout juste la digue pour entrer au port. Il battait pavillon Morgorothien, omme la quasi-totalité des navires ici, les autres étant Kasdaraziens. Ceux arborant le drapeau de l'Almaderith libre -celui d'avant la conquête- étaient emprisonnés pour incitation à la rébellion. Il regarda le grand voilier approcher, repliant ses 2 grandes voiles. À sa proue était fixé la statue d'une femme aux longs cheveux habillée d'un voile qui pointait une dague vers l'avant. Son autre main, crispée sur son sein, tenait un objet qu'il ne put reconnaitre avec la distance. "La tumultueuse" lut-il sur le flanc de la coque avant qu'il ne disparaisse derrière un autre navire.

Il en décrocha son regard et poursuivit son chemin. Il aimait regarder les statues à la proue, reflets du nom du navire. Certaines étaient simples, banales, d'autres redoublaient d'imagination pour représenter des créatures aussi bien belles que cruelles.

"La duchesse, la dague, la pleureuse..." Put-il lire.

Chaque fois qu'il faisait semblant d'admirer un navire, il scrutait l'équipage et les manœuvres pour y déceler des indices de leur destination.

De justesse, il évita quelqu'un qui allait le percuter de fouet par un brusque mouvement de recul, autant par réflexe que pour la douleur qu'il avait sentit contre son torse.

L'homme, au visage caché par une capuche bafouilla :
"- Navré monsieur, je regardais les navires et ne fis pas attention à vous." Allan le lorgna, inquiet.
- Ce n'est rien, je faisais la même chose. Oh vous avez fait tomber quelque chose." Il se baissa brusquement, ôta habilement sa bague et fit mine de prendre du bout des doigts l'objet au sol.
"- Une bien belle bague en plus, il aurait été dommage de... " Et il leva les yeux vers l'autre, mais qui s'était déjà détourné. Il n'eut pas le temps de voir son visage comme il l'escomptait.
- Mais... attendez ! Votre bague ! cria-t-il. Sans se retourner l'autre répondit :
- Non elle n'est pas à moi, merci !

Penses-tu, c'est la mienne...

À cet instant, il réalisa qu'une troupe armée venait de débouler sur les quais. L'un d'eux le pointa du doigt. En se retournant, il vit qu'une autre arrivait depuis un autre coin du port.

Allan se rua sur l'un des pontons de bois qui servait de quai. Il arriva au bout, lorsque les soldats arrivèrent derrière lui. Ils armèrent, portèrent leurs arbalètes à l'épaule, le visèrent... Il se laissa basculer dans l'eau, entendant les traits siffler et se ficher dans le bois. L'eau était froide, il se débattit et battit des bras pour s'enfoncer plus profondément sous l'eau opaque. D'un coup de brasse, il s'éloigna plus loin. Il ressortit lentement sous un autre ponton et entendit le cliquetis des armures et les pas marteler les planchers de bois. Les cris et les ordres fusaient.

Tout en battant des jambes pour garder la tête hors de l'eau, il se passa une main sur le visage pour se débarrasser de l'eau salée qui lui brouillait la vue et s’immisçait dans sa bouche. Il cligna des eux, ce n'était pas l'eau qui le gênait. Il sentait peu ses bras et ses jambes. Ce n'était probablement pas la fraîcheur de l'eau finalement qui lui engourdissait les membres. Lorsqu'il baissa les yeux, il vit qu'un peu de sang coulait de son torse, teintant légèrement l'eau.

Est-ce que cet enfoiré a essayé de me poignarder ?


Il était surpris de n'avoir rien vu venir et presque rien sentit. Il continua à nager entre les bateaux et les pontons pour esquiver les gardes, lorsqu'il fut littéralement happé par un sort vers le haut, flotta un instant dans les airs avant de s'écraser sur le pont d'un bateau. Il se releva rapidement et forma un bouclier autour de lui tandis que sa bague devenait bâton prêt à frapper et à décharger quelques sorts.

Il baissa sa garde en découvrant le visage de celui qui venait de faire un pas en avant.

- Bienvenue à bord de la Tumultueuse Alrick. Nous te ramenons à la maison.

Allan grogna: - À la maison ? Notre maison n'existe plus Elmir. Mais ça fait des mois que je rêve de quitter ce maudit continent.

Son ami d'enfance l'accueillit avec une chaleureuse accolade.

- Allez, va te sécher ! Lui dit-il en le repoussant, avant de s'adresser en fier capitaine aux autres marins sur le pont :
- Au travail messieurs, nous levons l'encre !
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18.05.14 16:20
Allan toqua à la porte de la cabine.

- Entrez. fit Elmir à l'intérieur.

Il poussa le battant grinçant et le referma derrière lui.

- Bien dormi ? fit son ami.
- J'ai connu mieux, j'ai perdu l'habitude de dormir sur mes deux oreilles.
- Ca te reviendras. Comme vas-tu ?
- Encore une fois, j'ai connu mieux.

Allan ne s'assit pas:
- Pourquoi est-ce que tu voulais me voir ?

Elmir écarquilla les yeux.
- Pour te voir, discuter ! Ca fait des mois que le conseil est sans nouvelles !
- J'en ai une : on ne peut pas dire que le continent nous aime beaucoup. La propagande va bon train.
- J'ai lu de nombreux rapports à ce sujet.
- Des rapports ? Elmir, des rapports ?! Est-ce qu'au moins une fois t'es descendu de ton foutu bateau ailleurs que sur le caillou qui nous sert de refuge depuis que t'en es le capitaine ?!
- Contrairement à ce que tu semble croire, être capitaine ne m'empêche pas de rencontrer Fligard. J'ai des missions tu sais.
- Une mission ? Vraiment ? Alors là fêtons ça, le conseil a attribué une mission !

Allan tira une chaise et s'assit à table en face d'Elmir. Elle était chargée de fruits légumes frais et de produits séchés. Il attrapa une coupe et se servit du vin qu'il bu d'un trait.
Elmir soupira.
- Allan, tu connais la position du conseil...
Le mage attrapa une pomme.
- Oh oui, je la connais, on ne peut pas dire qu'elle change souvent.

Elmir voulu changer de sujet.

- Tu as pu prendre un bain ?
- Oui. Je t'avoue que c'est plus agréable que de patauger dans la merde humaine, j'en ai pris l'odeur.
Elmir fit comme s'il n'avait pas entendu.
- Il y a trois semaines, nous avons abordé un navire près des îles, il y avait Merris, Seletor et Balawys au milieu d'une bonne quinzaine d'autres cadavres, humains.
- Encore un ?

Encore une fois Elmir ne répondit pas à sa question.

- Tu connaissais Merris et Seletor ?
- Peu. Pas très bavards ces deux là.
- Les rapports indiquent qu'ils étaient à Péa lorsqu'ils ont été capturés.

Le ton d'Elmir devenait rude. L'allusion était évidente, mais il ne lui laissa pas le temps de répondre.

- Comment s'est déroulé ta mission pour le conseil ? Tu sais, celle de récolter des informations de la situation en Anderith.
- Plutôt bien. Il semblerait que Fligard ait opté pour une autre stratégie désormais. Brûler et désertifier les terres ne l'intéresse plus, il préfère rebâtir les villes et les protéger. Par contre il n'hésite pas à tuer ses détracteurs ou ceux sur qui il a le moindre doute.
- Il était à Péa, le jour des deux ans de la chute de Péa. Il aurait protégé la foule de l'attentat de Merris et Seletor ou... de l'Aigle et du Renard.

Allan le regarda dans les yeux. Aigle et Renard étaient leurs surnoms lors de l'opération. Le sien était Patfeu et celui de leur chef, Karstan.

- Il y avait d'autres personnes avec eux, mais nous ne savons pas encore qui. Probablement morts. Mais comment est-ce que tu t'es retrouvé à Port Daur ? C'est à mille lieux de ton point de rendez-vous !
- Comme je te disais, le continent ne nous aime pas beaucoup. Je suis tombé sur des nécromants, j'ai du fuir. Comment vous m'avez retrouvé ?
- Presque par hasard. J'étais en mission d'espionnage dans les environs lorsque l'on a repéré un aéronef. Nous avons jeté l'encre sur la côte avant de repérer une grande quantité de magie dans les airs, runique. Là nous avons décidé d'entrer au port pour mener une enquête. Et nous t'avons trouvé. Au bon moment à vrai dire.
- Un type a essayé de m'enfoncer son arme dans la poitrine et m'a dénoncé à la garde.
- Et pas que, la lame était empoisonnée. Mais ne t'inquiète pas, nous nous sommes occupé de ça. Tu as une idée du coupable ?

Oui, il en avait une, mais il ne pouvait pas la lui révéler sans lui parler de son implication dans l'attentat.

- J'ai du être repéré. Il s'est passé quelque chose d'étrange, dans une bibliothèque.
- C'est à dire ?
- Je crois que Vlad a des problèmes.
- Vlad ? Nous n'avons pas de nouvelles de lui. Enfin surtout son père, la mage qu'il avait envoyé pour le surveiller n'a pas transmis de rapport depuis trop longtemps.
Allan lu de l'agacement sur le visage d'Elmir.
- Quoi ?
- Il a envoyé 6 mages le récupérer.
Allan lâcha sa pomme à moitié dévorée.
- Six ?! Il fait pas les choses à moitié. Et le conseil a approuvé ?
- Oui. Mais il n'a pas eu à argumenter longtemps, Vlad est l'un des derniers mage à maîtriser la magie runique. Je sais qu'il est d'une valeur inestimable, mais il ne sait même pas où il est. Et envoyer 6 mages, c'est de la folie, si ça se passe mal, le cessez-le-feu va définitivement voler en éclat.
- Vraiment ? La situation est si mauvaise que ça ? s'inquiéta Allan.
- L'alliance entre les nordiques et les elfes bat de l'aile. Le roi nain est parti avec une délégation pour ajuster les arrangements entre les deux peuples. Les elfes ont du mal à faire des concessions. Ils ont l'impression d'en faire plus pour le Novgorod qu'ils n'en font pour eux.
- Ils ont toujours été comme ça, ils se sentent protégés mais ils se trompent. Fligard ne ferait qu'une bouchée d'eux.
- Et l'hiver précoce met à mal les greniers des deux pays, qui étaient déjà faibles. Ca n'a pas échappé à Figard, qui multiplie les espions à la frontière. Mais je doute qu'il s'attaque massivement au Novgorod avec l'hiver qui vient, ce serait du suicide. Mais l'intention est là et attaquer le démange.
- Probablement, le continent le soutien de plus en plus.
- Pourtant, il y a eu de nombreuses rébellions après l'attentat de Péa, mais la révolte a vite été étouffée. En s'attaquant au peuple, Merris et Seletor ont fait une grave erreur. Péa n'a jamais autant soutenu Fligard. J'ai du mal à y croire, mais on raconte qu'il a enveloppé la place entière d'un bouclier.

C'est pourtant vrai...

- Il est le protecteur de la capitale désormais et avec ça, presque tout Almaderith le soutien. C'est un poids considérable en leur faveur. Cet attentat était une erreur, une grave erreur, dit Elmir en le regardant l'air désolé.
- Je vois. Il se leva brusquement.
- Allan, le conseil cherche...
- Alrick. Mon nom est Alrick, Alrick Sourcin. Allan est mort Elmir, définitivement. Il va falloir que tu t'y fasse.

Et il sortit de la cabine en claquant la porte derrière lui.


Les jours qui suivirent, Allan évitait tant qu'il pouvait Elmir, tantôt en lisant, en contemplant l'océan ou en discutant avec d'autres mages. Il ne faisait aucun doute qu'il lui cachait quelque chose. Il n'était peut-être pas prudent de rester ici. Il savait désormais qu'une séance du grand conseil se tiendrait à son arrivée, pour l'accueillir. L'archipel cristallin tout entier était vraisemblablement déjà au courant.

2 semaines après leur départ, il entendit le chant des mouettes. Ils arrivaient à l'archipel.

L'archipel cristallin était un endroit à la fois beau et chaotique. D'innombrables îles, rochers noirs abrupts et escarpés agressés par une végétation luxuriante, parsemaient des hauts fonds turquoises de sable et de coraux qui s'étendaient sur des lieux et des lieux.
L'histoire dit que l'archipel était autrefois une vaste île volcanique, berceau des Knitos, qui aurait disparu il y a fort longtemps lors d'une éruption sans précédent. Il n'en reste que les débris actuels, ces immenses rocs noirs taillés comme des cristaux, parfois vitreux que le temps semble vouloir engloutir sous les bancs de sable blancs et des forêts quasi-tropicales.

Il était difficile de naviguer dans ces eaux, ce qui en faisait un bonne protection. Mais Elmir avait l'habitude. Il menait de nombreuses missions marines pour le conseil depuis la chute de la tour. Le ciel était bleu, avec seulement quelques nuages blancs. Et il faisait plutôt doux. Allan se penchait au dessus de l'eau pour admirer les fonds poissonneux lorsque, enfin, au détours d'un de ces immense bloc noir qui contrastait avec les couleurs vives alentours, la cité des mages apparut enfin.

totozen
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21.05.14 16:52
« Vlad… Vlad ! »

Vlad ouvrit les yeux et vit son grand père qui le fixait, il était allongé dans l’herbe, elle était encore fraiche…

« Et bien on rêvasse ? »

« Humm j’ai dû m’assoupir »

C’était pourtant étrange, il n’avait pas souvenir de ce qu’il faisait avant de se retrouver là,  dans le jardin de la demeure familiale

« Pourquoi m’as-tu réveillé ? »

« Et bien enfin Vlad ! Ne me dit pas que tu as oublié, tes cours ! Si tu veux devenir un mage comme moi et ton père, tu as encore du chemin ! »


« Quoi ? Mais enfin… Je… »


Quelque chose clochait …. Vlad ne comprenait plus ce qu’il se passait, son esprit était embrouillé … C’est  comme si il y avait quelque chose qui clochait, il ne voyait pas quoi mais bien que tout semble normal autour de lui, c’est comme si une présence se trouvait autour de lui, épiait, et puis cette sensation de déjà-vu, c’est diffus mais Vlad la ressentait

« Allez allez ! Viens avec moi »


Son grand-père l’entraina jusqu’à l’intérieur de la maison, là dans la salle qui leur pour les cours du jeune mage, une salle assez grande, qui ne disposait que d’une table mais qui se trouvait remplie de manuscrits, anciens ou non, dans différents langages, ceux-ci recouvraient plusieurs pans de mur, et montaient jusqu’au plafond. Entre chaque partie de bibliothèque, des vitrines, avec diverses robes de mages, de couleurs et de formes variées, rouges, à plaques, noires avec des os , ceinturées, sur la table , dans un coffre en verre trois sphères parfaites, Jaune, presque blanche, rouge et bleue.


« Concentre-toi… »

« Pardon ? »

Son grand père se retourna vers lui l’air interloqué, tout ceci était vraiment étrange, Vlad était soudainement perdu

« Que se passe-t-il mon enfant ? » dit-il en le dévisageant

Cela avait beau être son grand-père, Vlad le voyait comme un étranger


« Est-ce parce que je ne l’ai pas vu depuis longtemps ? »  
Se surprit-il à penser

« Mais enfin… C’est impossible … Que…. »

Son grand père dessinait des runes sur le grand parchemin qu’il étendait sur le mur avant chaque leçon, c’était la partie théorique du cours , où il enseignait à Vlad chaque mécanisme, chaque façon d’utiliser les runes, pourquoi ne pas se tromper dans un vers d’une formule, pourquoi tel énergie et pas une autre, selon lui c’était très important, le simple fait de ne pas avoir tous ces mécanismes en tête  lorsque l’on utiliserait la magie pouvait avoir des conséquences très graves


« C’est bien d’ailleurs pour cela que  les runes furent interdites, en effet si le mage Neirin n’avait pas tenter d’utiliser la rune… »


« … Du jugement dernier seul, sans en maitriser tous les mécanismes, alors les runes ne seraient à l’heure actuelle connues de tous…. »

Le vieil homme se tourna vers Vlad, le regard interloqué. Si le jeune homme était devant un cours qu’il n’avait jamais eu, pourquoi connaissait-il exactement ce que son grand-père dirait à ce moment-là ?

« Regarde bien … »


« Que… ça recommence… cette voix… »


Vlad se mit à regarder tout autour de lui, que se passait-il ?  Sa gêne ne cessait de croitre au fur et à mesure que les heures passaient, il n’avait d’ailleurs aucune notion du temps qui passait, mais  alors que  Neil Ternek, deuxième du nom continuait de déblatérer son cours, un détail sauta aux yeux de Vlad

« Pathalos ? Où est Pathalos ? »


« Que… Comment ? »

« Grand-père, où est Pathalos, tu tenais absolument à ce qu’il soit présent à chacun de tes cours , pourquoi n’est-il pas là ? »

« Vlad, mais enfin, que dis-tu ? Qui est Pathalos ? »

C’en était assez, il était évident que la gêne que ressentait Vlad venait de là, on esprit était affaiblit par un sort et on essayait de lui faire croire que la scène était réelle, mais il en était sûr, il avait bien vécut cette scène auparavant, et Pathalos devrait se trouver à côté de lui dans la salle, il devrait maintenant trouver un moyen de rompre l’illusion

« Je sais ! » Le jeune Homme se leva et fixa la personne devant lui, il avait finalement compris

« Vous n’êtes pas mon grand-père ! »


Le vieillard se retourna et se mit à rire….
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